As-tu déjà remarqué la différence entre quelqu’un qui danse et quelqu’un qui ressent la musique ? Le danseur il met ses connaissances en pratique alors que l’autre il cale ses connaissances sur la musique.
Le danseur a appris plusieurs passes, il va en soirée pour les mettre en pratique. Mais il n’a pas encore la connaissance de toute la richesse de la musique. Du coup sa danse n’est pas adaptée. La musique propose des breaks, des silences, des moments énergiques. Mais ce danseur continue à faire les passes qu’il connait sans être à l’écoute.
Prenons le mec qui ressent la musique maintenant, lui ne connaît pas autant de passes que le premier danseur. Mais il comprend la musique, du coup même avec moins de connaissances techniques sa façon de danser exprime mieux la musique.
Comment fait-il ? C’est ce qu’on va voir dans cet article.
La technique ne fait pas tout
Comme on l’a vu dans l’intro, la technique ne fait pas tout. C’est sûr c’est utile pour pouvoir danser et s’exprimer en soirée. Si tu ne connais pas une seule technique, il est certain que c’est impossible pour toi de danser.
C’est comme faire du vélo
Apprendre à danser c’est comme vouloir faire du vélo. Quand tu vois la piste cyclable, tu te dis que pour l’emprunter il faut savoir faire du vélo. Donc on apprend à faire du vélo et on va sur la piste cyclable.
À notre âge, la plupart des gens savent faire du vélo on est d’accord. Mais ce n’est pas pour autant qu’on les voit prendre la piste cyclable. Certains roulent sur le trottoir, d’autres sur la route, parfois même à contre sens. Alors qu’il y a une piste cyclable !
Donc c’est bien, tu as la technique, tu sais faire du vélo. Mais tu ne connais pas le code de la route et donc tu ne roules pas de manière adéquate. Et la salsa c’est pareil.
Donc la technique…
Quand tu veux danser la salsa, c’est par là qu’on commence. On apprend les bases puis des passes pour rapidement danser en soirée. On peut s’exprimer en soirée c’est super. Mais on peut ressentir un manque au niveau musical.
Comme le code de la route, il nous manque le code musical de la salsa. On met en boucle nos passes apprises, mais on n’entend pas lorsqu’il y a un break, que le chanteur annonce le mambo, ou quand on doit faire la cintura.
On a 2 choix, soit continuer de danser comme ça en essayant de ressentir maladroitement la musique pour faire évoluer son style. Soit on apprend et on passe à l’étape supérieure de manière propre.
Les 3 autres points pour mieux s’exprimer en dansant
Outre la technique, qui est quand même un point important pour savoir danser, il faut prendre on compte 3 autres points qui, ensemble, forment la méthode TRAC™.
- Technique
- Rythme
- Aisance corporelle
- Connexion
Le rythme
Avant de ressentir les changements et les breaks dans la musique, il faut pouvoir ressentir le rythme. Ça veut dire comprendre les instruments et trouver le 1. Les 3 instruments les plus importants qui vont te permettre de danser sur le rythme sont la clave, les congas et la cowbell.
À partir de là, déjà tu pourras mieux exprimer ta technique. Car avec une technique sans le rythme, c’est impossible de danser sur la musique.
Mais ça ne suffit pas pour montrer pleinement la musique.
L’aisance corporelle
À la base je voulais appeler ça l’isolation corporelle, mais ça donnait du coup la méthode TRIC et… Ce n’est pas le message que je veux véhiculer :p
Ici ça va comprendre tout ce qui est le style. Car pour faire des jeux de jambes, de bassins ou d’épaules, il faut avant tout faire de l’isolation corporelle.
Ce point là est important car, si on sait qu’il y a un break qui arrive mais on ne sait pas l’exprimer avec son corps, on reste bloqué à ne pas pouvoir montrer la musique avec son corps.
Donc une fois que tu as trouvé ton propre style (ou copié celui des autres ça marche aussi) tu t’approches fortement de pouvoir exprimer pleinement ta danse.
La connexion
Pour finir, la connexion comporte 2 points principaux. Celui au niveau du guidage et de son ressenti avec la personne en face. Et connexion avec la musique qui se rapproche du rythme et de l’écoute musicale.
Pour cette deuxième, la connexion se fait lorsque l’on écoute l’intensité de la musique et qu’on l’applique à sa danse. La musique est rythmée et festive, on donne de l’énergie à sa danse et on envoie la patate. La musique se pose, on se pose aussi en se mettant en position fermée.
Et en mélangeant ces 4 points, là on commence à avoir une danse qui prend forme.
Les changements qu’on retrouve à la salsa
Les paroles et instruments de la salsa proposent pas mal de choses que le danseur peut mettre en évidence.
Maintenant que ton corps est en parfaite mesure de s’exprimer en soirée, on va voir QUAND s’exprimer et mieux interpréter l’intention de la musique salsa.
Les breaks
Les breaks sont des passages intéressants à exprimer en plus d’être nombreux dans la salsa. Il arrivent souvent après une montée en rythme dans la musique. Si on ressent cette montée, on peut s’attendre à ce qu’un break arrive.
Parfois les breaks sont récurrents dans une même musique. Si il arrive d’une certaine manière, il va revenir de la même manière à chaque fois. Voici un exemple frappant de breaks à répétition que tu pourras exprimer avec tes épaules ou ton bassin.
La cintura
Un autre passage qui arrive dans pas mal de musiques salsa, c’est la cintura. Elle est interprétée par un passage posé. Les instruments rythmiques disparaissent et il ne reste que 3 ou 4 instruments qui nous indiquent de faire la cintura.
Parfois c’est le chanteur qui l’annonce. Il ne te reste plus qu’à faire des jolis ronds avec ton popotin. Alors tend bien l’oreille pour savoir quand le faire.
La rumba
La rumba est marquée par la clave rumba (différente de la clave son qu’on entend généralement). C’est un des changements les plus faciles à entendre dans la salsa grâce à cette clave.
Pour bien l’exprimer, tu fais tes pas sur les côtés en penchant ton corps et en jouant sur le style. Et pourquoi pas marquer des vacunao ?
Les divinités afro-cubaines : les Orishas
On peut entendre, dans la musique cubaine, le chanteur dire des noms de divinités afro-cubaines comme Yemaya, Ochun, Chango, Obatala, Ogun etc…
Chaque divinité a sa particularité en tant que dieu, et aussi dans la danse. On ne va pas faire les mêmes pas pour Yemaya que pour Chango.
On a là un sujet riche qui ne pourra pas être traité en 3 paragraphes (ni en un seul article d’ailleurs). Mais voici une musique qui en fait une belle éloge
(9 minutes… mais ça vaut le coup :p)
D’autres interprétations
Il y a d’autres passages que la musique propose et que l’on peut exprimer différemment avec son corps plutôt que de faire des passes à tout va.
Comme par exemple le chanteur qui annonce
- Mambo : on peut faire le mambo jazz
- Cintura : donc on l’a vu au dessus
- Manos en alto : on peut mettre les mains en l’air
- Salta : on peut sauter…
Pour finir, j’aimerai te partager une citation du groupe Kassav’ que l’on peut retrouver dans le livre la codification du zouk de Jean-Claude Occo :
“Si le pas de deux n’émeut pas c’est que, même si la technique est parfaite, l’émotion que transporte la musique n’est pas ressenti par le couple.”
Entre temps, je te propose de recevoir 1 conseil par jour sur la salsa. Ne rates pas la leçon du jour pour apprendre à danser avec plaisir même si tu manques d’assurance. Seul les membres privés en bénéficient. Pour les autres, la leçon disparaît à jamais. Tu peux rattraper en chemin ici :
À très vite !