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Je suis schizoïde : Comment la danse m’a aidé

J’ai une personnalité schizoïde

Depuis mon enfance, ça toujours été la même chose. Que ce soit en groupe, en classe, entre amis. C’était extrêmement difficile pour moi de me sentir heureux.

Même avec ma famille proche, mes parents mes cousin(e)s… Je sentais que quelque chose clochait. Et pour finir, même tout seul ce n’était pas facile. 

Et pourtant c’était la meilleure solution que j’ai trouvée.

Cette solution ?

C’est celle qui a bousculé ma personnalité en mode boule de neige.

Quand je n’allais pas bien, je me mettais dans une bulle. Il n’y avait plus que moi et mon imaginaire débordant et créatif. 

Pour moi, tout allait bien…

Je suis schizoïde

Quoi donc c’est ?

Ce n’est pas facile à décrire, les recherches sur internet nous donne que des définitions très techniques et scientifiques. Je vais essayer de vulgariser ici ce qu’est une personne schizoïde en parlant avec mes ressentis et l’aide et la bienveillance d’une amie qui travaille dans ce domaine.

Pour faire simple, c’est une personne qui aime se couper du monde. Elle a tendance à attacher plus d’importances à la vie intérieure plutôt qu’au monde extérieur. Et donc très peu intéressée par les relations sociales.

Mais si ce n’était que ça, ce ne serait pas un trouble de la personnalité aux yeux de certains.

Voici les principales caractéristiques :

Le schizoïde semble indifférent aux éloges et aux critiques : Je suis plutôt mal à l’aise face aux compliments car je ne sais pas trop quoi répondre. Pour ce qui est des critiques, il est très rare que ça me touche.

Il est coupé de ses émotions : Du moins je les exprime très peu, je peux paraitre froid. C’est surtout que je ne sais pas comment les exprimer, il est plus facile pour moi de les refouler

Il évite les discours superficiels : Mais qu’est ce que j’en ai à foutre qu’il fasse beau aujourd’hui ou que la France est finaliste de la coupe du monde !! Sérieux… C’est à partir du jour où j’ai pris conscience que les discours des gens m’ennuyais que j’ai compris qu’il y avait un truc qui clochait chez moi

Il a très peu d’amis : J’ai mon petit cercle, très petit ^^ mais seulement de la qualité <3

Il est mal à l’aise en groupe : En vrai, je m’ennuie vite. Je préfère m’isoler plutôt que de rentrer dans la discussion. Et je ne crée aucune attache avec les autres

Il est peu intéressé par le sexe : Bon, cette partie je garde pour moi :o

Voilà, ça c’est la description du côté technique d’une personne schizoïde. Mais pour mieux comprendre, mieux se mettre en situation, voici comment je l’ai vécu durant les années où l’on grandit et expérimente le plus avant d’arriver forgé dans la vie d’adulte.

Mon parcours 

Je me souviens, au mieux que je puisse, que j’avais très peu d’amis au collège. Et qu’il était très dur pour moi de m’inclure socialement. Les jeunes commençaient à découvrir leur sexualité, pendant que moi, je voulais juste me sentir accepté par des “amis”. 

Tous les profs que j’ai eu, sans exception, étaient d’accord sur le fait que j’étais “absent” durant les cours. Sur les carnets de notes était écrit “Aurélien est souvent dans la lune. Il rêvasse en cours. N’est pas très attentif au cours.”

Ce genre de comportement ne m’a pas trop aidé à m’inclure socialement. J’étais plutôt la tête de turc de l’école. Les garçons m’embêtaient. J’étais très susceptible, du coup ça marchait pour me faire craquer. M’enfermer dans les toilettes, mettre un chewing gum sur la chaise, me frapper… (pour moi c’est du passé, mais d’en parler, me mettre à nu devant toi, ça me fait quand même bizarre. J’ai honte d’avoir été comme ça, du moins de t’en parler.)

Les filles, quand elles voyaient ce que les garçons me faisaient, elles voulaient m’aider. En tout bienveillance. Mais à mes yeux, elles côtoyaient ces garçons, du coup elles voulaient me faire souffrir aussi. Alors que PAS DU TOUT ! Mais bon, je voulais éviter d’être plus humilié que je ne l’étais. Du coup, je préférais être seul que mal entouré. 

C’est comme ça que j’ai commencé à m’isoler. J’avais l’impression d’avoir un retard social. Aujourd’hui avec le recul, j’ai découvert ce qu’était une personne schizoïde, je comprend mieux pourquoi j’avais ce comportement et je me dis que ça ne pouvait pas se passer autrement.

Mes difficultés

Je me souviens

Il y avait des personnes, au charisme démentiel, qui débordaient d’énergie et qui attiraient les gens autours d’eux. 

Aaaaaaah ceux là…

Je les enviais de leur si belle vie.

Non, en fait j’étais jaloux à mort.

Il avaient pleins d’amis, quand ils parlaient, il étaient intéressants et tout le monde les écoutaient. 

Et moi j’étais là, invisible aux yeux des gens. Quand je parlais, on me coupait la parole. On me laissait pas jouer au foot avec les autres. J’étais rejeté et je ne pouvais pas accepter que ces gens aient tout et réussissent à tout dans la vie.

Je ne pouvais pas faire autrement, c’était plus facile pour moi de m’isoler que d’interagir avec les autres. Et au final, c’était un comportement que j’ai développé dans beaucoup de situations. 

Même mes parents

Ne savaient pas le quart de tout ce que je raconte ici. Peut être qu’ils en apprendront sur moi via cet article. D’ailleurs, j’ai une anecdote, mes vieux, si vous me lisez ;)

À chaque fois que je ramenais une mauvaise note, je le cachais à mes parents, pour ne pas me faire engueuler. Parfois ils me demandaient les notes, je disais que je ne les avais pas reçues encore. Bon jusque là ça paraît normal, je pense que tout le monde l’a déjà fait ^^ (tu peux me dire en commentaire quelle est ta pire excuse ^^)

Mais parfois je rapportais des 18, des 20/20. Et par contre là je ne m’en vantais pas non plus. Je n’allais pas les voir en leur disant “Hey ! Regardez ce que je rapporte ! Ça mériterait pas une récompense ça ?”. Non, j’étais plutôt discret là encore une fois. Je me disais que si je disais pas les bonnes notes, ça compenserait avec les mauvaises que je n’ai pas dites. Et puis de toute façon ils vont bien le voir à la fin du trimestre, il vont me sermonner et voilà.

Ça reprend un peu le fait qu’une personnalité schizoïde soit mal à l’aise face aux éloges et aux critiques. À l’époque j’évitais les deux.

D’ailleurs, à mes parents, c’était dur pour moi de me confier ou leur demander quelque chose. Toujours par peur du jugement. Quand il s’agissait de demander la permission pour sortir voir les potes ou faire une soirée, c’était une torture pour moi.

Cette peur qu’on me dise non, je la ressentais jusqu’aux tripes. Une fois, j’étais devant la porte du salon, je devais demander à mon père de sortir avec des amis un soir. Cette porte, je l’ai contemplée de près sans pouvoir l’ouvrir. Je me souviens encore que j’avais des sueurs froides en attendant d’ouvrir cette porte, je suis resté devant pendant 15 minutes. Elles m’ont parues interminables. Le moment où j’ai réussi à prendre mon courage, je l’ai ouverte, j’ai demandé, il a dit oui et c’était fini. J’étais terrorisé face à un danger inexistant.

La plupart du temps, encore, Je préférais ne rien demander car c’était plus facile pour moi que de parler.

Bien plus tard

À mes 20 ans, c’est pour cette raison que je suis parti de la région pour vivre par moi même sans rien demander à personne. Pour ne plus avoir de comptes à rendre

Parce que même à l’âge adulte, j’ai appris, je me débrouille mieux socialement qu’avant. Mais je reste toujours schizoïde et il est plus facile pour moi de rester seul sans parler.

Surtout quand il s’agit de mes supérieurs au boulot, des personnes qui ne respectent pas ma zone d’intimité etc… Ça reste toujours difficile pour moi.

Mais quelque chose a bousculé ma façon d’être à mon avantage. Quelque chose qui me fait vivre et me fait vibrer… Même en présence d’autres personnes…

La salsa

Une passion, une vocation

Si quelqu’un m’aurait dit il y a 2 ans “tu vas te mettre à la salsa” je lui aurais ris au nez. Si il y avait bien un truc que je ne savais pas faire, c’était danser. On me reprochait que je dansais avec un balai coincé (quelque part…). 

Et malgré ça 

C’est ce jour là

j’ai accepté d’accompagner une amie pour des cours de salsa. Qu’est ce que je galérai… À me voir c’était flagrant qu’il n’y avait pas d’avenir là dedans pour moi.

Puis j’ai continué, enfin, elle m’a forcé la main au début. Après les cours, on répétait les passes qu’on venait de voir. On recommençait dès que je faisais une erreur.

À partir de là, une vocation était installée, je ne le savais pas encore. Je voulais danser comme les pros sur au milieu de la piste. Avoir la même classe.

(On retrouve l’envie d’être comme ces personnes charismatiques ^^)

C’était parti, je me suis inscris à plusieurs cours pour avancer, m’améliorer…

Un gain de confiance

Au bout d’une certaine période, j’avais acquis la technique nécessaire pour danser en soirée, inviter et m’amuser.

Il restait une chose à travailler… 

Fondamentale

Mon manque d’assurance. 

Les filles le ressentaient, je guidais mal, je manquais de confiance. Au point où j’étais crispé.

C’est à partir de moment où j’ai pris une décision importante et difficile. Je me suis trouvé une soirée près de chez moi, j’y suis allé, seul. Arrivé là bas, je ne connaissais personne. Mon objectif était d’inviter et danser avec une fille. Au moins une. 

La soirée, j’y suis resté 15 minutes, j’ai fais deux danses. J’avais bien choisi mes partenaires, en espérant qu’elles soient indulgentes… 

Et je suis rentré.

Quelle étape… Ce n’était pas facile pour moi. C’est un contexte social effrayant pour une personne schizoïde.

La semaine d’après, je voulais refaire la soirée pour m’entrainer encore. Mon cerveau me disait de ne pas y aller. J’ai pris mon courage à deux mains et j’y suis retourné. Et c’était mieux, j’y ai dansé un peu plus que la dernière fois. J’ai continué ce schéma pour en faire une habitude.

Avec le temps, mon manque d’assurance a disparu, laissant un gain de confiance en moi. Chaque semaine depuis, je sors dans le but d’inviter et m’amuser avec des partenaires différentes. 

J’ai pu créer pas mal de rencontres, de personnes qui sont rentrées dans ma vie. Chose que je ne savais pas faire avant.

Aujourd’hui

Ce que je suis devenu

A force d’apprentissage, j’ai la confiance nécessaire pour danser en soirée, inviter des inconnues et MÊME donner des cours.

En fait j’ai trouvé ma vocation. Aujourd’hui je partage ma passion de la salsa et comment j’ai réussi malgré ma peur sociale.

Le prochain objectif, c’est de vivre de la salsa à temps pleins. J’ai commencé avec des cours particuliers et des minis cours collectifs. Et je recherche activement d’autres moyens pour en faire mon métier (stage, formations, cours dans les bars, écoles etc…).

Plus qu’une vocation, j’ai trouvé mon ikigai. ma raison d’être.

Ce que j’apporte

Je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas. J’ai du tester pas mal d’activités, en solo comme en groupe pour trouver celle qui m’anime. 

En tant que prof aujourd’hui, je souhaite te partager cette possibilité de t’épanouir par la danse. En n’ayant plus peur du regard des autres. 

Tu vas pouvoir accepter le contact des personnes en face de toi. 

Tu vas pouvoir travailler sur ta confiance et ça se reflètera autours de toi.

Tu vas pouvoir te sentir bien plus épanouis et heureux.

C’est ce que je ressens aujourd’hui à chaque fois que je danse, j’apprécie le partage qui se crée durant ces moments intenses.

Si tu souhaites te renseigner d’avantage, je partage régulièrement ma vision de la danse à travers des mails. Je suis certains que ça te sera bénéfique comme les 92% des gens qui lisent mes mails.

Juste ici

Voilà.
C’était un message venant d’une personne schizoïde.

C’était enrichissant d’écrire tout ça et de pouvoir partager ça avec vous.

Vos retours me seront très chaleureux

Alors n’hésitez pas en commentaire.

À très vite !

3 commentaires sur “Je suis schizoïde : Comment la danse m’a aidé

  1. Bravo pour cet effort qui devient plaisant à la longue
    Je pense avoir quelques similitudes avec ce que tu décris mais n’ai pas poussé l’analyse de chercher de quoi je pouvais souffrir pour lui donner un nom
    Bonne continuation 😊

  2. Bravo Aurélien, d’avoir eu le courage de partager ton histoire avec nous. Ton texte est très bien écrit et très émouvant. J’espère qu’il sera lu et aidera beaucoup de gens qui sont dans la même problématique et n’ont pas réussi à mettre un nom dessus. Je te souhaite une bonne continuation. Et vive la salsa…

    1. Merci Hélène pour ton retour
      En espérant que cela puisse aider oui
      Tout comme la salsa aide pas mal de gens !

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